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chroniques du chat sportif

Partager les joies des sportifs de Villeneuve, Tavel... et d'ailleurs

Marvejols-Mende - 23 juillet 2017

"Que d'articles en ce mois de juillet !" remarques-tu, cher lecteur perspicace de ce blog tavellois. Je ne puis qu'être d'accord avec toi, d'autant plus qu'après le duo nocturne où mon amie Laetitia m'a inscrit à "l'insu de mon plein gré", c'est maintenant mon amie Céline (dite "Cissou") qui me propose de faire le meneur d'allure pour elle sur Marvejols - Mende.

Pour une fois, je vais t'épargner les péripéties du voyage. En effet, j'ai souffert d'un mal des transports terrible, dont rien que le souvenir me retourne encore l'estomac ... Etant plutôt moins masochiste que la moyenne des coureurs à pied, je vais donc éviter de puiser dans ce souvenir douloureux.

Nous voilà au départ à Marvejols avec ma Cissou, en compagnie de 3000 pékins décidés à "courir la légende" (slogan de la course).

Si tu n'as pas eu le loisir de cliquer sur le lien de la course, le "Marvemende" est un genre de semi-marathon (une grosse vingtaine de km), avec deux grosses côtes (comme c'est la montagne, on dit des cols) à passer.

Au total, un dénivelé positif d'un peu plus de 600 m (ah, quand même !).

Maintenant que je réalise, c'était peut-être un peu présomptueux de se lancer dans cette aventure sans autre préparation spécifique que mes triathlons pour enfant (si, si, je te jure, le format S, c'est pas très dur, surtout à mon allure !).

Bon, il n'est plus temps de reculer, d'autant plus que Céline manque un peu de confiance en elle et compte sur moi pour faire sa "plume de Dumbo"

C'est ce que j'ai compris de ses rafales de sms: sache, cher lecteur, que Céline envoie toujours ses textos en rafales, il faut attendre une minute avant de répondre.... du coup, je fais comme elle, ça nous fait une petit multiplexage de conversations parfois amusant.

Elle a fait des trails courts (moins de 15km) à des allures flirtant avec le 11 km/h. Un objectif de 2h20' me parait tenable (au moins pour moi ?) ... sauf que quand j'évoque cette possibilité, ma Cissou l'accueille avec des cris d'Orfraie !

Je garde cette hypothèse en tête. Cela nous fera une moyenne de 10 km/h ... ce qui n'est pas si mal quand on se réfère au parcours, mais j'annonce un 2:30' à Céline. Même cet possibilité lui parait intenable. Je la laisse déverser ses craintes, bien décidé à faire mon job de meneur d'allure comme il faut !

Nous voilà donc, de bon matin, sous un ciel un peu couvert et des températures un peu fraiches, à peu près au milieu de du peloton de 3000 coureurs, prêts à partir sous les encouragements du public ... en particuliers, trois petites filles et leur papa qui sont venus encourager mère et épouse (toute la "tribu" de Céline s'est jointe à l'aventure !).

Le départ est donné avec deux minutes d'avance ... mais j'ai encore l'estomac un peu retourné, et je n'ai envie ni de couscous, ni d'apéro. Nous partons donc d'un rythme tranquille dans une ambiance plutôt bon enfant.

Nous faisons les premiers kilomètres avant la première grosse côte, rythme échauffement. Tout le monde appréhende plus ou moins ce fameux col de Goudard.

Je vois un coureur portant le t-shirt souvenir du semi de Nîmes 2014 (le dernier avec l'arrivée dans les arènes !). Je chambre un peu le collègue : "c'est sûr, c'est pas le même dénivelé qu'à Nîmes !". Il acquiesce mi-amusé, mi-stressé par ce qui nous attend ...

Je chambre aussi un peu Cissou : je regarde mon chrono, et lui lance : "C'est bon, on est sur l'objectif de 2:20' !". A sa réaction, je me dis que je devrais attendre pour lui en reparler sinon, elle va me taper ...

Après quelques blagues avec des coureurs du macadam club (celui qui organise le semi de Nîmes), et quelques foulées pas trop éprouvantes, nous attaquons enfin la grosse difficulté de cette course ...

L'attaque se fait en petites foulées qui me conviennent assez bien. Le problème, c'est que non seulement, ça ne s'arrête pas, mais la pente augmente. "La route est sinueuse, mais la pente est raide!" pensé-je ... mais mes facultés respiratoires ne me permettent déjà plus de partager cette blague (plutôt bonne, je trouve, par rapport aux précédentes dont je ne suis pas spécialement fier) avec mes collègues.

D'autant plus que Céline a l'air décidé à maintenir ce rythme. J'ai un moment de doute :"je ne vais pas la suivre comme ça longtemps !.

Ouf ! Céline montre des signes d'essoufflement, et décide de marcher un peu ... et bien figure-toi, cher lecteur, que c'est encore pire ! Elle marche à 6 ou 7 km/h sur une pente à plus de 10%.

A cette cadence, je ne peux pas suivre en marchant. Pour ne pas décrocher, j'adopte une espèce de trot un peu inconfortable musculairement, mais le cardio redescend un peu et je ventile déjà beaucoup mieux.

La pente diminue, et Céline relance en courant : elle change de rythme trop rapidement pour mes vieilles jambes, et j'ai besoin de quelques dizaines de mètres pour revenir à son niveau.

Je m'adapte à ces changements de rythme, en prenant un peu d'avance pendant ses phases de marche. Cela me permet de gérer sur une allure plus régulière qui me convient beaucoup mieux.

J'en profite pour admirer le paysage. Il nous manque un peu de soleil pour que la vue soit idyllique, mais c'est déjà magnifique. D'accord, on n'est pas dans les Alpes, mais j'aime bien cette allure de moyenne montagne.

Notre montée se passe bien. Ca pique un peu dans les mollets, mais on est plus rapide que les autre coureurs.

J'essaie de lancer le fameux "vous êtes fatigués !", mais seules quelques voix répondent timidement "on n'est pas fatigués !" ... Peut-être qu'ils sont déjà fatigués finalement ?

En tout cas, ma Cissou n'est pas fatiguée, et on passe le ravito de Goudard (sans couscous ... Rhani, j'ai toujours ton plat à te rendre !) et le reste de la montée jusqu'au col, avec juste les jambes un peu lourdes.

J'insiste un peu pour que Céline mange un bout de pâte de fruit. Ca fait une heure qu'on tourne et elle ne s'alimente presque pas ... Je ne dis rien pour l'instant (pas téméraire, ton serviteur !), mais l'objectif de 2:20' est tout à fait tenable.

La descente se passe facilement. Je relance un peu l'allure quand je sens que mon amie se "laisse endormir". On descend tranquille, allure 12 km/h ... Ca peut paraitre lent, mais cette descente fait plusieurs kilomètre à fort pourcentage : les mollets vont mieux, mais ça commence à piquer dans les cuisses (ça remonte: la douleur, pas la pente qui, elle, descend !).

Musculairement, cette descente qui se termine enfin a été presque aussi dure que la montée. Bien moins difficile pour le cardio, bien sûr, mais on n'est qu'au 14e, et je sens que les jambes sont déjà moins souples.

Céline n'a pas l'air de souffrir plus que ça, et je puise un peu dans mon mental pour relancer dans le faux-plat qui suit.

Ma compagne de course doit sentir que l'objectif temps est tenable, et elle lâche un peu sa foulée. Nous passons ce faux plat facilement et attaquons la deuxième difficulté de la course, en ascencion vers Chabrits.

La montée se passe plutôt mieux que je ne pensais malgré des muscles un peu raidi par l'acide lactique. Ne reste plus que la descente sur Mende!

Je peux recommencer à parler de l'objectif temps à Céline. Elle a réalisé qu'on était dans le tempo et seule la dernière montée avant l'arrivée à Mende l'inquiète encore un peu.

A l'entrée dans Mende, je sens que les coureurs autour de moi ont tous le moral.

Je re-tente un "vous êtes fatigué !" un peu enjoué : cette fois-ci, c'est un franc succès !!!

Ils sont fatigués, mais bien shootés aux endorphines et c'est presque fini : le "on n'est pas fatigués !" de réponse à même l'air sincère.

Du coup, l'atmosphère se détend franchement. Je tchache un peu avec des coureurs sympas. Je finis par me faire chambrer sur mon (grand) âge, ce qui amuse beaucoup Céline.

La foule est maintenant dense et nous porte beaucoup par ses encouragements. A 800 m de l'arrivée, la petite tribu de Céline est là pour nous accueillir (ça va plus vite en voiture !).

On affronte cette montée que Céline redoutait sur un rythme rapide. On finit plutôt fort sur un chrono de 2;19'38" (temps réel).

A l'arrivée, je me jette sur les sandwiches offerts par un des sponsors de l'épreuve : je meurs de faim !

Mon estomac s'est remis à l'endroit, et il réclame son dû.

Céline est très heureuse de sa course et de son meneur d'allure ! En fait, elle n'aurait pas eu besoin de moi ...

J'ai un peu plus souffert que je ne le pensais, mais avec le recul, vu la préparation que j'avais, je m'en sors plutôt bien.

Je garde un très bon souvenir de cette course. C'est bien plus familial (et plus difficile) que Marseille-Cassis. Les paysages de moyenne montagne sont magnifiques aussi !

 

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